Les sites de stockage

Pour permettre un approvisionnement suffisant lors de la mise en service opérationnelle du V1 toute une infrastructure de stockage fut organisée par les Allemands. Il s’agissait d’abord de grands dépôt en retrait de la zone de lancement reliés aux centres de production par le réseau ferroviaire appelés “Feldmulag”.
Venaient ensuite des centres de stockage inclus dans la zone du déploiement, soit en surface soit souterrain, il s’agit des ”Versorgungstellen”.

Les Feldmulag

Il s’agit de centres de stockage et d’approvisionnement placés en retrait de la zone de lancement, permettant le stockage temporaire de V1 mais également des réactifs chimiques, carburants et tout autre matériel nécessaire au déploiement des unités de tir.  C’est dans ce lieu qu’est placée la charge explosive du V1 nécessitant l’aménagement d’une zone pour réaliser ces opérations.
Douze Feldmulag sont localisés en France et possèdent un numéro d’ordre distinct avec attribution d’un nom de code. Tous n’ont pas atteint le niveau opérationnel, beaucoup sont restés inachevés à des pourcentages divers
n° 1104 Ytres Etricourt,  code Karl Theodor
n° 1106 St Leu d’Esserent, code Leopold
n° 1107 St Maximin, code Martha
n° 1109 Mamers, code Murmeltier
n° 1110 Bailleau, code Biber
n° 1111 Nucourt, code Nordpol
n° 1112 Luche, code Luchs
n° 1113 Cherbourg/ Brecourt, code Chamaleon
n° 1114 Chanteloup, code Christine
n° 1115  Laigneville, code Laura
n° 1116 Rilly la Montagne, code Richard                     Etude de Romain Urli
n° 1117   Département de l’Oise, code Nikolaus
Manque dans cette liste deux centres de stockage les n°1105 et 1108
n°    ?    Bessancourt, code Bertha
Il s’agit très certainement du site de Taverny (sans doute le n°1105 ou le 1108, une ancienne carrière de Gypse utilisée par la Luftwaffe dés 1941 pour du stockage de munitions puis repris ensuite comme Feldmulag.  Capacité de stockage prévue (en estimation) à 1000-1500 V1.
Le site a été réaménagé après guerre par l’Armée de l’Air pour devenir la BA 921 ” Fréres Mahé ”, centre de commandement de la défense aérienne et des Forces Aériennes Stratégiques.
Sur le territoire de la Belgique, on retrouve également cinq autres Feldmulag mais sans numéro d’ordre attribué. Il ne s’agit plus d’ouvrages souterrains mais de simples dépôts en forêt ou dans des anciens forts de la banlieue d’Anvers.
n°   ?     Fort Rochambeau , localisation incertaine
n°   ?     Fort d’Hirson
n°    ?     Fort Cruybeke ( Belgique)
n°    ?     Fort VII (Anvers)
n°    ?     Renaix (Belgique)

D’autres centres de stockage furent également aménagés à proximité de ces Feldmulag afin de constituer une réserve pour les unités de tir en particulier pour y stocker du matériel logistique ainsi que le carburant. On retrouve ainsi, dans cette catégorie des utilisations de dépôts de la Luftwaffe comme L’Isle Adam et Le Coudray sur Thelle.

Les Versorgungstellen

En deux catégories les stockages de surface et les stockages souterrains. Positionnement dans la proximité des sites de tir afin de disposer d’un approvisionnement rapide.

  • Les stockages de surface

Au nombre de 9 chaque site de stockage comprend jusqu’à 22 bâtiments construits en parpaings et béton, dispersés sur un large périmètre, reliés entre eux par des pistes bétonnées et proches d’une liaison ferroviaire près de laquelle plusieurs quais de déchargement étaient aménagés.

Voici leur liste avec les numéros d’ordre :

n° 1001 RENESCURE
n° 1002 SAUTRICOURT
n° 1003 BONNIERES
n° 1004 DOMLEGER
n° 1005 NEUVILLE AU BOIS
n°1006 St MARTIN L’HORTIER
n° 1007 BIENNAIS
n° 1008 VALOGNES ‘’ Habicht’’
n° 1009 BRICQUEBEC ‘’Büffel’’

  • Les stockages souterrains

Ce second mode de stockage fut mis en place suite aux bombardements du début de 1944 qui désorganisèrent tout ce qui avait déjà été construit. Ces installations souterraines furent, elles aussi, implantées à proximité des sites de tir mais cette fois à distance du réseau ferroviaire afin de ne pas attirer l’attention des appareils de reconnaissance Alliés.

Chaque site de stockage pouvait disposer de trois à onze galeries dont seules les entrées étaient bétonnées. L’intérieur des tunnels, de la profondeur d’une trentaine de mètres, était simplement étayé par des poutres de bois ou creusé dans la roche.

Voici leur liste avec les numéros d’ordre :

n° 1010 MONTEVILLE
n° 1011 SAVEAUMARE
n° 1012 SENARPONT
n° 1013 St RIQUIER
n° 1013b AGENVILLE
n° 1014 ROLLANCOURT
n° 1015 FERFAY
n° 1016 LUMBRES La Pourchinte
n° 1017 JUMIEGE
n° 1018 CAUDEBEC
n° 1019 LILLEBONNE
n° 1020 OISEL
n°1021 PONT AUTHOU
n° 1022 MONTFORT s/ RISLE
n° 1023 LA RIVIERE THIBOUVILLE
n° 1024 SAINDENIS de M.
n° 1025 VIMOUTIER
n° 1026 LIVAROT
n° 1027 BRETTEVILLE s/ LAIZE
n° 1028 MONTEBOURG
n° 1029 St SAUVEUR LE VICOMTE
n° 1030 BOLBEC
n° 1031 RODEBERG
n° 1032 KEMMELBERG